Les échanges

                                               FICHE SUR LES ECHANGES

DEFINITIONS :

  • Echange: acte par lequel qqun donne qqch à qqun d’autre, en contrepartie d’autre chose. Dans tout échange, il y a des choses échangées et deux parties qui échangent entre elles.
  • Troc: échange direct de biens matériels dont la valeur est jugée équivalente. Lorsqu’il est difficile de donner une valeur aux objets, on utilise un intermédiaire : l’argent.
  • Don: acte par lequel on cède qqch à qqun sans rien recevoir de matériel en retour.

INTRODUCTION :

Les échanges sont vitaux et indispensables, biologiquement, individuellement, socialement, politiquement…

Au contraire, l’absence d’échanges semble facteur de tensions, alors que les échanges (économiques, politiques, diplomatiques, humains, symboliques …) paraissent favoriser la paix.

=> Problématique du cours : alors que les échanges semblent indispensables pour la vie, pour l’équilibre et pour la paix, ne doit-on pas cependant reconnaître qu’ils peuvent aussi être sources de conflits lorsque l’échange n’est pas juste ?

I) Les échanges économiques et politiques sont un facteur de paix

A) Les échanges sont au fondement du lien économique et social

Les échanges sont au fondement du lien social. Les hommes étant incapables de se suffire à eux-mêmes, ils échangent pour obtenir ce dont ils ont besoin. Dans une société, la répartition des tâches permet le partage des compétences, ce qui permet à chacun de vivre dans des meilleures conditions.

Référence : Platon, République II : Cité juste fondée sur l’équilibre et la complémentarité de chaque classe de métiers (gardiens, artisans, gouvernants).

Référence : Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations: au sein d’une société, les individus pensent avant tout à leur intérêt propre. Ainsi, pour échanger avec autrui, il est plus sûr de lui montrer son intérêt dans l’échange proposé, plutôt que d’attendre de lui qu’il soit bienveillant ou généreux. Même si les échanges sont toujours intéressés, leurs effets sont bénéfiques pour tous.

B) Les échanges assurent l’interaction et la paix entre les nations

Les échanges économiques existent entre les individus mais aussi entre les nations. Les échanges de ressources et de produits finis permettent d’apaiser les relations entre les nations, évitant ainsi les dérives et les abus (au moins en théorie).

Référence : David Ricardo : notion d’ « avantage comparatif » : dans un contexte de libre-échange entre les nations, chaque nation, quelle que soit sa richesse de départ, a tout intérêt à développer la filière dans laquelle elle pourrait obtenir la productivité la plus forte.

Expl : la France peut développer son agriculture et l’Allemagne son industrie, et elles pourront ainsi échanger le produit de leur travail respectif.

Référence : Montesquieu, De l’esprit des lois : « L’effet naturel du commerce est de porter à la paix ». Les échanges économiques sont facteurs de paix car, lorsque toutes les nations trouvent leur intérêt dans des échanges, elles n’ont aucun intérêt à entrer en guerre les unes contre les autres.

Remarque : aujourd’hui, les échanges se sont mondialisés à outrance, au point que cela a des conséquences écologiques (exemple : pollution liée au tourisme) et humaines (exemple : agriculteurs locaux en faillite alors qu’on achète des produits à l’autre bout du monde) catastrophiques. Il faudrait donc repenser les échanges à échelle locale. La solution n’est pas un protectionnisme économique complètement cloisonné sur un pays ou sur une plus petite communauté, mais un équilibre à trouver.

C) Le rôle de l’argent

Pour que les échanges soient facteur de paix, il faut que la valeur des choses échangées soit équivalente. Sinon il y a vol ou abus. Lorsqu’il est difficile de donner une valeur aux objets (expl : échange de pétrole contre des voitures), un intermédiaire est nécessaire : la monnaie ou l’argent.

Référence : Aristote, Ethique à Nicomaque V : l’argent vient se substituer au besoin (j’achète d’abord ce dont j’ai besoin) et il est utilisé dans un échange juste pour s’assurer que la valeur des choses échangées soit équivalente.

Mais l’argent comporte un danger lorsqu’il n’est plus recherché pour échanger contre un objet mais lorsqu’on cherche à l’accumuler car cela nous incite à vouloir faire du profit, parfois au détriment de l’autre.

Transition : les échanges, au sens économique notamment, permettent donc d’éviter les conflits et semblent même être un facteur de paix, entre les individus comme entre les nations. Cependant, pour que l’échange profite aux 2 parties, il faut que les choses échangées aient une valeur équivalente, ce qui n’est pas toujours le cas. Les échanges peuvent donc aussi donner lieu à des inégalités et à des tensions.

 

II) Les échanges peuvent créer des tensions lorsqu’ils sont inégaux

A) La difficulté à établir une justice dans les échanges

Pour que chaque participant d’un échange trouve son intérêt, il faut que ce qu’il reçoit ait une valeur équivalente à ce qu’il donne. Mais il est souvent difficile de donner une valeur à des choses qui ne sont pas directement comparables.

B) Les risques d’injustice dans l’échange du travail contre un salaire

Les échanges sont source de conflit lorsque la valeur des choses échangées n’est pas équivalente.

Expl : un travailleur peut juger que la force qu’il met dans son travail a plus de valeur que le salaire que lui donne son patron.

Référence : Marx : critique de l’inégalité de l’échange salarial dans un contexte de révolution industrielle (fin XIXe siècle). La richesse produite par le travailleur a beaucoup plus de valeur que le salaire que lui donne le patron. Cela crée une « lutte des classes » entre les patrons et les ouvriers.

Expl : travailleurs sous-payés dans les usines de fabrication d’Iphone en Chine et autres formes d’esclavages modernes

Transition : pour éviter que les échanges économiques créent des conflits, il faut s’assurer de leur justesse (équivalence de valeur des choses échangées). Mais, plus généralement, les échanges existent sous un grand nombre de formes et peuvent être une richesse considérable lorsque, en plus d’envisager les choses échangées, on prend en compte la relation qui se crée lors de l’échange.

III) La richesse de l’échange est dans la relation qui se crée lors de cet échange

A) La dimension relationnelle de l’échange

Dans un échange, il n’y a pas seulement des objets échangés, il se tisse aussi une relation entre les parties qui échangent.

Référence : Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception : dans le dialogue, se crée une relation entre les interlocuteurs et un terrain de jeu commun sur lequel s’échangent et s’élaborent de nouvelles idées.

Expl : le dialogue entre les religions peut permettre d’apaiser les tensions et d’éviter l’enfermement de chaque religion dans une forme de fanatisme (cf. œuvre du street artiste Combo « Coexist »).

B) Le cas du don

Si on insiste sur l’aspect relationnel de l’échange, on peut considérer le don comme une forme d’échange. En effet, même si le transfert matériel est unilatéral, le rapport humain crée est réciproque.

Expl : lorsque je donne une pièce à un mendiant, je ne reçois rien de matériel en retour mais je peux recevoir un sourire et quelques mots.

Référence: Mauss, Essai sur le don : importance de la triple obligation « donner, recevoir, rendre » pour la création et l’entretien dans le temps des liens sociaux.

En un mot, philosophons!

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