Explication de texte

METHODOLOGIE DE L’EXPLICATION DE TEXTE

« Explicare » = « déplier, mettre à plat »

picasso cubisme.jpg
Picasso, Jeune fille à la mandoline (1910)

Expliquer un texte = lire un texte en détail, en comprendre le sens et rendre compte du raisonnement de l’auteur. La connaissance de l’auteur n’est pas attendue.

Il s’agit de comprendre :

  • Le thème du texte (de quoi ça parle ?)
  • Le problème posé par le texte (pourquoi est-il intéressant de s’interroger sur ce thème ?)
  • La thèse de l’auteur (comment l’auteur propose de résoudre le problème ?)

La structure argumentative du texte (comment l’auteur organise-t-il ses idées pour défendre sa thèse ?)

I) Travail de préparation au brouillon

michel ange dessin
Michel-Ange, Dessin préparatoire à la Sybille lybienne (1510)

A) Lire, relire et rerelire le texte

B) Trouver le thème du texte Exercice : Annexes 1, 2, 3

C) Trouver la thèse de l’auteur et le problème posé par le texte

Thèse de l’auteur = comment l’auteur aborde le thème

Problème posé par le texte = pourquoi il est intéressant de s’interroger sur ce thème = intérêt et portée philosophique du texte

Exercice : Annexes 4 et 5

D) Relire le texte et identifier la structure argumentative du texte

Pour défendre sa thèse, l’auteur met en place un raisonnement en plusieurs étapes. Il faut donc trouver les arguments et leur articulation.

Il existe différentes formes d’argumentation. Expl : déduction, induction, analogie, critique de l’opinion commune, critique d’un adversaire…

Exercice : Annexes 6, 7, 8

E) Souligner les phrases difficiles et les décortiquer

Dans les textes choisis, il arrive qu’on trouve des passages difficiles. Il ne faut surtout pas les mettre de côté.

Exercice : Annexe 9

F) Rédiger l’introduction

Plusieurs étapes :

  • Situer le texte : partir de l’universalité du problème posé par le texte, de l’originalité de la position de l’auteur, du contexte historique dans lequel le texte a été écrit…
  • Mentionner le problème posé par le texte (sous forme de question) et la thèse de l’auteur
  • Enoncer les arguments et leur articulation logique en précisant le découpage du texte

II) Travail de rédaction du devoir

michel ange sybille
Michel-Ange, La Sybille lybienne sur le plafond de la Chapelle sixtine (1511)

A) Recopier l’introduction

B) Etudier linéairement le texte, partie par partie en sautant des lignes entre chaque partie.

Attention à ne pas faire de paraphrase.

Expliquer chaque phrase en détail, définir les termes importants.

Justifier en citant le texte.

Ne pas oublier de faire des transitions entre les parties

C) Rédiger la conclusion : rappeler les acquis du texte

 

TEXTES ANNEXES POUR S’EXERCER  :

michel ange sculpture inachevée.jpg
Michel-Ange, Le promeneur au rendez-vous (sculpture inachevée 1530)

 

Annexe 1 : Bergson, La Pensée et le Mouvant, « La perception du changement ».

 « A quoi vise l’art ? Sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? »

Thème du texte :

Annexe 2 : Aristote, Les politiques I, 2

« Il est évident que l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et que n’importe quel animal grégaire. Car la nature ne fait rien en vain, or, seul parmi les animaux l’homme a un langage. (…) Il n’y a qu’une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l’injuste et des autres notions de ce genre. »

Thème du texte :

Annexe 3 : Saint Augustin, Les Confessions

« Qu’est-ce que le temps ? Qui saurait l’expliquer avec aisance et brièveté ? Qui peut en former, même en pensée, une notion suffisamment distincte pour la traduire ensuite par des mots ? Est-il pourtant une idée qui revienne plus familière et mieux connue que l’idée de temps ? »

Thème du texte :

Annexe 4 : Epicure, Lettre à Ménécée

« Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité. Car il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n’y a rien de redoutable. On prononce donc de vaines paroles quand on soutient que la mort est à craindre non pas parce qu’elle sera douloureuse étant réalisée, mais parce qu’il est douloureux de l’attendre. Ce serait en effet une crainte vaine et sans objet que celle qui serait produite par l’attente d’une chose qui ne cause aucun trouble par sa présence. Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. »

Thème du texte:

Thèse de l’auteur :

Problème abordé par le texte :

Annexe 5 : Spinoza, Traité théologico-politique

« La fin de l’Etat n’est pas de transformer des hommes rationnels en bêtes ou en automates, mais au contraire de faire en sorte que l’esprit et le corps des hommes remplissent toutes leurs fonctions et qu’eux-mêmes usent de la libre raison, sans se disputer avec haine, colère ni fourberie, et qu’ils se supportent les uns les autres sans injustice. Donc la fin de l’Etat est vraiment la liberté »

Thème du texte :

Thèse de l’auteur :

Problème abordé par le texte :

Annexe 6 : Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

« Je ne vois dans tout animal qu’une machine ingénieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu’à un certain point, de tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger. J’aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l’homme concourt aux siennes, en qualité d’agent libre. L’un choisit ou rejette par instinct, et l’autre par un acte de liberté ; ce qui fait que la bête ne peut s’écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l’homme s’en écarte souvent à son préjudice. C’est ainsi qu’un pigeon mourrait de faim près d’un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits, ou de grain, quoique l’un et l’autre pût très bien se nourrir de l’aliment qu’il dédaigne, s’il s’était avisé d’en essayer. C’est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès, qui leur causent la fièvre et la mort ; parce que l’esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore, quand la nature se tait. »

Thème du texte :

Thèse de l’auteur :

Problème posé par le texte :

Structure argumentative :

Annexe 7 : Kant, Critique de la faculté de juger

« La couleur violette sera douce et aimable pour celui-ci, morte et éteinte pour celui-là. Celui-ci aime le son des instruments à vent, celui-là aime les instruments à corde. Ce serait folie que de discuter à ce propos afin de réputer erroné le jugement d’autrui (…) le principe : « A chacun son goût » (s’agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable »

Thème du texte :

Thèse de l’auteur :

Problème posé par le texte :

Structure argumentative :

Annexe 8 : Spinoza, Traité théologico-politique

« On pense que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire des esclavages, et la liberté n’est que celle qu’a celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave, c’est la raison déterminante de l’action qui le fait. »

Thème du texte :

Thèse de l’auteur :

Problème posé par le texte :

Structure argumentative :

Annexe 9 : Rousseau, Du contrat social

« L’homme est né libre et partout il est dans les fers. Tel se croit le maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. »

 

 

En un mot, philosophons!

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